vendredi 30 septembre 2011

GHADA AMER, DU PORNO POPULAIRE À L'ÉROTOLOGIE ARABE

Christine Eyene
L'artiste égyptienne Ghada Amer s'inspire de la pornographie, de la culture populaire et de légendes anciennes pour évoquer le plaisir au féminin, le désir obsessionnel et le savoir érotique.
"[…] Allah urged us to observe it, showed us the need to practice it and, giving priority to pleasure, indicated the grandeur of coition, placed the desire for it in women and inspirited them to practise it […]."
Al Katib, The Encyclopedia of Pleasure, p. 43.
      Il nous faut parler de l'amour en Afrique. L'Afrique rose. C'est au romantisme qu'invite la couleur. Un idéal auquel toute femme aspire. Le rose, la rose et l'innocence, dans l'univers féerique des contes et légendes. Un monde imaginaire dont Ghada Amer, artiste égyptienne, tire son inspiration.
      Parler de l'amour en Afrique, disions-nous. Mais voilà, Ghada Amer habite New York depuis bientôt dix ans. Revient alors à notre esprit ce séjour au Maroc où les films d'amour allaient des sitcoms égyptiennes aux productions bollywoodiennes. Le Maghreb, il est vrai, est un carrefour de civilisations. (1) Et, de la même manière que l'Afrique a été traversée par différentes cultures, elle s'exprime aujourd'hui sur d'autres territoires que le sien. C'est dans ce contexte que son oeuvre nous intéresse.
      Romantisme et innocence, s'ils ont fait les débuts de l'artiste dans les années 1980, ont depuis une dizaine d'années cédé la place à la réalité charnelle des corps en plaisir. Des nus en extase ont remplacé les prudes ménagères. Et si l'on a cru un temps qu'Amer contestait le conservatisme de l'islam, on comprend aujourd'hui que son travail s'inscrit dans la droite lignée avec la définition de l'érotisme telle qu'on la trouve dans la culture arabe. De fait, après avoir puisé dans les revues pornographiques, Ghada Amer s'est intéressé à l'amour dans le monde musulman, des contes populaires aux traités érotiques.
      

Le plaisir au féminin, dévoiler dans la pudeur
      Née au Caire en 1963, Ghada Amer, fille d'un ancien diplomate égyptien, a toujours été encouragée à voyager. Elle étudie l'art à l'École du Musée des Beaux-Arts de Boston, obtient une maîtrise en peinture aux Beaux-Arts de Nice puis poursuit ses études à Paris. Elle peint depuis les années 1980, mais ce qui fait la singularité et le succès de son œuvre tient à l'utilisation du fil en guise de pigments.
      Le cheminement par lequel elle en vient à la couture est bien connu. (2) Lorsqu'elle retourne en Égypte en 1988, après une dizaine d'années à l'étranger, elle tombe sur un numéro de Venus, magazine de mode égyptien. Elle y découvre des mannequins portant des vêtements de marques occidentales adaptés, par collage, aux exigences de l'islam. À la fin de la revue, des patrons permettent aux lectrices de réaliser leurs propres modèles. Ce numéro, que l'artiste " conserve comme un talisman " (3), a été le point de départ de sa broderie figurative. Au début des années 1990, elle l'emploie à représenter la femme dans le rôle domestique que lui attribue la société. Des œuvres comme Cinq Femmes au Travail (1991), La Femme qui repasse (1992) ou Au Supermarché (1992), marquent cette époque. Et, de la même manière que les pionnières de l'art féministe mettaient leur corps à l'épreuve, Ghada Amer s'inflige la dure tâche de piquer ses scènes points par points, dans un procédé lent et minutieux ; faisant de la broderie, travail artisanal et féminin, un art majeur.
      Lauri Ann Farrell rapporte qu'Amer a toujours été fascinée par les images sentimentales et romantiques. (4) Ses premiers coups de crayon reproduisaient en nombre des jeunes femmes amoureuses. On peut voir dans sa série de Mariés (1995) une sorte d'ultime aboutissement. Mais derrière l'image du couple se cache une intimité faite de désir, de passion et d'union des corps dans la douceur, ou dans l'ardeur.
      Lorsqu'en 1993, Ghada Amer aborde l'image érotique, elle ne fait qu'approfondir les stéréotypes et tabous qui entourent le monde féminin. L'artiste peint des femmes extraites de magazines pornographiques dont elle complique la lecture en brodant sur la toile. Ses tableaux se font support d'un entrelacs de fils qui ne manquent de rappeler les drippings de Pollock. Les coutures fonctionnent comme le revers d'un travail, une sorte de métaphore de ce qui est caché et ne se produit qu'à l'abri des regards. Et alors que l'œil innocent se concentre à démêler les formes, se dévoilent devant lui des femmes s'embrassant, jouissant de cunnilingus ou s'adonnant à des plaisirs solitaires.
      Ghada Amer s'approprie des revues destinées à une consommation masculine pour traiter des désirs et fantasmes féminins. Elle fait de ses protagonistes des femmes qui se suffisent à elles-mêmes. Et en abordant les rapports entre personnes de même sexe, elle libère la femme d'une sexualité dans laquelle elle serait soumise aux désirs de l'homme.
      De la masturbation et du lesbianisme elle banalise le caractère tabou en multipliant la même scène sur une toile. Mais son propos n'est pas exprimé abruptement. Les fils qui rendent les corps indistincts pourraient être un jeu visuel purement artistique, consistant à révéler tout en dissimulant. Pour Lauri Ann Farrell, ils fonctionnent comme des voiles. (5) Comme un écran qui protègerait le corps féminin de la convoitise masculine. (6) Car, comme nous l'apprend la légende de Majnun, il n'est plus fou désir que celui d'un homme pour une femme.
      

Majnun, ou le désir non consommé
      Pour Ghada Amer qui a vécu vingt ans en France avant de s'installer à New York, la légende de Majnun est le premier conte oriental qu'elle explore dans son art. Avant d'aborder Majnun (1997), il paraît important de revenir aux sources de ses premiers textes brodés.
      En 1993, elle crée Conseils de beauté du mois d'août, composé de quatre mouchoirs sur lesquels sont reproduits des conseils tirés de magazines de beauté. On y trouve ce qui touche aux soins du corps, des cheveux, des ongles et de la peau. Amer a choisi le mois d'août car c'est le mois de l'été où la femme, consciente de son corps, en est aux plus petits soins. En abordant la question du bien être féminin et de la séduction, l'artiste effectue un bond conceptuel. (7) Ceci est d'autant plus vrai qu'avec la lettre, elle s'éloigne du figuratif et aborde un nouveau champ sémantique.
      Ce jeu entre figuratif et conceptuel, elle le développe dans deux œuvres réalisées en 1995. Dans La Belle au bois dormant, elle brode le conte de fées sur une robe blanche. Celle-ci embrasse alors une double narration. Disposée sur son mannequin, elle semble attendre d'être portée pour une grande occasion. Un mariage peut-être, entre la Belle et son prince. Et à cela s'ajoute l'élément narratif du conte.
      Dans Barbie aime Ken, Ken aime Barbie, le texte est aussi cousu sur le vêtement. Chaque combinaison semble composer une enveloppe corporelle dont la forme servirait à distinguer le féminin du masculin. Ici, ce n'est pas une histoire qui est reproduite mais la déclaration d'amour répétée à un point de saturation tel que les personnages, comme le note Farrell, sont littéralement prisonniers de leur désir. (8) L'amour, bien que réciproque, ne peut être ni partagé, ni consommé. Il devient obsessionnel et c'est en cela que Barbie et Ken annoncent le thème du Majnun (le fou d'amour).
      Leila et Majnun, conte perse écrit par Nizami au XIIe siècle, parle de l'amour irraisonné de Qais pour la belle Leila. Trahi par de passionnels échanges de regards, Qais se voit interdit par le père de Leila de s'approcher d'elle. Alors, son amour et l'incontrôlable désir qui le gouverne, le rendent fou. Il devient le Majnun, décide de vivre en reclus et meurt consumé par un amour impossible. Coupé du monde, il n'a de cesse de chanter la douleur de son cœur sous forme de poèmes. Portées par le vent, les oiseaux et les nomades, ses paroles atteignent le désert de Najd où Leila, prisonnière de sa tente, les apprend avant de composer à son tour ses réponses.
      Ghada Amer reprend les mots de Majnun qu'elle traduit de l'arabe au français, et les reproduit sur des boîtes de rangement. Plusieurs interprétations ont été données de cette œuvre. Pour Candice Breitz, il s'agit d'un hommage à la souffrance de Leila, obligée d'exprimer sa passion par répétition, et d'une exploration du moi contraint à différer son désir, pour le vivre par procuration. (9) Laura Auricchio – qui évoque la position doublement subalterne de la femme au temps de la colonisation – cite Gayatri Spivak pour justifier un parallèle entre la répétition et l'adoption, notamment par l'artiste, de la langue du colon européen. (10)
      Ce qui nous intéresse dans Majnun, l'histoire comme l'installation, est la tension psychologique créée par la retenue et l'interdit, de même que la non-figuration, qui sont en totale opposition avec le libertinage précédemment abordé. Car l'islam ne condamnait pas le plaisir.
      

L'Encyclopédie du Plaisir, ou le savoir érotique
      En 2001, Ghada Amer réalise une installation intitulée Encyclopedia of Pleasure. On connaît deux précédents à cette œuvre. L'un tiré de source occidentale, La Définition de l'amour d'après le Petit Robert (1993). L'autre puisé dans le Coran, Private Rooms (1998-99). D'une facture similaire à Majnun,Private Rooms reprend tous les textes du Coran traitant de la femme. Certains sont élogieux, d'autres répressifs. Ensemble, ils exposent les attitudes contradictoires de l'islam envers la femme. La sexualité y est ouvertement évoquée et il est même souligné qu'un bon musulman se doit d'être un bon amant. (11) C'est sans aucun doute pour aider le dévot à parfaire ce devoir qu'entre les Xe et XIe siècles, Abul Hasan'Ali Ibn Nasr Al Katib rédige son traité sur la sexualité arabe. (12)
      Alors qu'Amer, en quête de nouvelles sources, se tourne vers l'islam médiéval, elle redécouvre cet ouvrage oublié du monde musulman. Traduit en anglais en 1977, Encyclopedia of Pleasure est un document rare, et l'installation de l'artiste est la seule en date à y être consacrée. Elle consiste en une cinquantaine de boîtes de coton sur lesquelles sont cousus en fil doré des passages de l'Encyclopédie. Sahar Amer, sœur de l'artiste et professeur associé en études orientales et internationales à l'université de Caroline du Nord, précise qu'ici l'artiste a choisi un type de broderie d'origine indienne appelé sirma, très en vogue en Égypte. On l'utilise pour broder en calligraphies décoratives les versets du Coran. (13) En adoptant cette technique, Amer sacralise et réattribue sa légitimité à un texte que certains préféreraient voir oublié.
      Sur les quarante-deux chapitres de l'ouvrage, Ghada Amer a sélectionné les sept abordant le plaisir féminin. Encore une fois, elle traite par la non-figuration des textes on ne peut plus explicites. Ce qui ne fait qu'enraciner le caractère conceptuel de son travail. Comme dans ses précédents travaux inspirés de sources arabes, elle ne cherche pas à illustrer. Est-ce par respect pour l'interdit de figuration ? Ses œuvres érotiques nous répondent par la négative. Tout comme l'Encyclopédie qui nous apprend que les personnalités du monde arabe, très sophistiquées en matière de plaisirs sexuels, faisaient construire des bains sur les murs desquels étaient représentés des couples pratiquant différentes positions de coït. Colorées, enrichies de mosaïques et d'or, ces pièces garantissaient à elles seules une stimulation efficace. (14) L'installation, quant à elle, a pour effet de stimuler l'imagination du spectateur. Car les passages qui y sont reproduits ne permettent pas de saisir la totalité du texte. Ici et là, les quelques mots lisibles sont dotés de facultés suggestives.
      Olu Oguibe remarque qu'en faisant référence aux écrits médiévaux arabes, eux-mêmes " indicateurs d'un précédent pluralisme dans l'islam, Ghada Amer nous rappelle que la pruderie aujourd'hui adoptée par les radicaux serait davantage déterminée par la politique ou l'histoire, plutôt que motivée par la religion " et qu'elle est en contradiction avec " les inclinaisons et désirs que les époques précédentes reconnaissaient comme faisant partie de notre nature, hommes comme femmes ". (15) Ghada Amer aurait dédié cette œuvre aux femmes musulmanes. (16)
      Rappelons que l'Immaculée Conception est le premier dogme catholique à refuser à la femme le droit de jouir des plaisirs de la chair…
Marie Christine Eyene


Le Boom du Porno Arabe ?

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«Le Figaro» s'installe sur l'iPad


Par Benjamin FerranPublié  Réactions (36)

VIDÉO - Téléchargeable dès ce vendredi, l'application «Le Figaro» donne accès aux articles de votre quotidien et de son site Internet, dans une interface innovante. 


«Le Figaro» n'attend pas pour parier sur l'iPad. Dès la sortie de la tablette d'Apple, ce vendredi, une application est proposée gratuitement au téléchargement sur l'App Store. Elle propose à ses lecteurs une offre complète, adaptée à cet écran tactile, qui marque le début d'une nouvelle ère dans la stratégie numérique du journal.


Les contenus



L'application du «Figaro» pour iPad est une vraie expérience multimédia, regroupant articles, photos, infographies et vidéos du quotidien et de son site Internet. Imaginée par les équipes du «Figaro» et développée par la société française Playsoft, déjà à l'œuvre pour la version iPhone, elle est composée de deux modules.


Le premier permet de retrouver, dès 23 heures, le journal du lendemain dans son format d'origine, tel qu'il sortira dans les kiosques.
L'autre module, spécialement pensé pour la tablette d'Apple, est dédié à l'information en continu. Les articles y sont mis à jour tout au long de la journée et créent «un journal toujours plus proche de vous», explique Pascal Pouquet, directeur des nouveaux médias du «Figaro».


L'ergonomie



L'application a été créée pour tirer au mieux parti de l'écran tactile de l'iPad. Dans le module d'information en continu, on navigue entre les pages d'un effleurement du doigt de la gauche vers la droite, comme on parcourt les pages de son quotidien. Une pression des deux pouces de chaque côté de l'écran déclenche l'apparition d'un menu circulaire, qui présente l'ensemble des rubriques et leurs articles. En écartant deux doigts sur l'écran, on affiche en plein écran les photos, les infographies et les vidéos. Enfin, l'ouverture et la fermeture des pages, en glissant l'index, est accompagnée d'une animation en 3D inédite pour une application de média sur iPad.




Cette ergonomie innovante est couplée à une présentation simple et accessible, qui reprend sur toutes les pages les codes visuels du journal. Les articles d'information en continu, dont la typographie est calquée sur celle du «Figaro», sont par exemple affichés sur trois colonnes, pour un meilleur confort de lecture. Et comme dans un journal, les articles d'une même rubrique se succèdent, sans qu'il soit nécessaire de revenir sur la une.
Une fois chargés, tous ces contenus restent lisibles même lorsque l'iPad n'est plus connecté à Internet. Ils peuvent déjà être facilement partagés avec ses contacts sur Facebook, Twitter et par courriel, ou archivés dans un classeur virtuel. À l'avenir, l'application permettra de réagir aux articles et de lire les réactions, comme sur le site du «Figaro».


Les tarifs



Le téléchargement de l'application est gratuit pour tous les possesseurs de l'iPad, mais la consultation est alors limitée au titre des articles. L'accès complet aux informations en continu et au téléchargement de la dernière édition du journal est facturé 0,79 euro pour 24 heures, dans le cadre d'une offre de lancement. Dès la première mise à jour de l'application, programmée pour la fin juin, cet accès deviendra gratuit pour tous les abonnés au quotidien et à l'offre Web à 15 euros par mois et sera enrichi de contenus premiums, tels que les «Confidentiels». Ainsi, l'offre du «Figaro» suivra les abonnés sur tous les supports, aussi bien dans le journal que sur le site Internet, l'iPad et les téléphones portables.


La publicité



L'application iPad du «Figaro» inaugure aussi une nouvelle expérience publicitaire pour la presse écrite. Cette offre «réunit le meilleur du papier, de la télévision et du numérique», juge Pascal Pouquet. Les publicités, intercalées entre les articles, peuvent déclencher la lecture de vidéos en plein écran. Comme sur Internet, le nombre d'affichages sera précisément connu. BNP Paribas, Citroën et Orange figurent parmi les premiers annonceurs de l'application «Figaro».


Les autres plates-formes



Si l'iPad autorise de nouvelles avancées techniques et éditoriales, les développements du «Figaro» pour le numérique ne se limitent pas à la tablette d'Apple. «Le Figaro» est présent sur iPhone (cette application a été téléchargée 800 000 fois), sur le système d'exploitation mobile de Google, Android, et sur la plate-forme de téléchargement de Nokia, Ovi. Une version du journal pour les prochains téléphones Windows Mobile 7 de Microsoft est en préparation. Par la suite, des applications seront proposées sur des tablettes tactiles d'autres fabricants, attendues dans le courant de l'année.

Pas de ruée en France pour le lancement de l'iPad


Par Bastien HuguesPublié  Réactions (192)
L'iPad est proposé dans différentes versions, à des prix allant de 499 à 799 euros. Crédit photo : AFP.
L'iPad est proposé dans différentes versions, à des prix allant de 499 à 799 euros. Crédit photo : AFP.

REPORTAGE VIDÉO - A l'«Apple Store» de Paris, moins de 500 personnes sont venues se procurer la tablette tactile à l'ouverture du magasin. Mais au fait, ils vont en faire quoi de leur iPad ?

Un show à l'Américaine, mais une déception palpable à l'arrivée. Les vendeurs de l'«Apple Store» de Paris avaient beau accueillir chaque client par une haie d'honneur et des applaudissements nourris, le lancement de l'iPad en France n'a pas suscité un énorme engouement. Vendredi matin, seuls 400 à 500 fans ont fait la queue dans la galerie commerciale du Louvre pour être les premiers à se procurer la fameuse tablette tactile. Rien à voir avec les files d'attente observées à Sydney ou Tokyo, où des milliers d'«Apple maniacs» ont afflué dès les premières heures de la matinée dans les boutiques de la firme à la pomme.
Mais au fait, ils vont en faire quoi de leur iPad ? Réponse en vidéo :

Vendredi, l'iPad a également été mis en vente en Allemagne, au Royaume Uni, en Espagne, en Italie et en Suisse. D'après un récent sondage de l'institut LH2, 26% des Français n'ont jamais entendu parler de l'iPad, et seuls 15% comptent, à terme, en acheter un.

L'iPad séduit les premiers testeurs américains


Par Benjamin FerranPublié  Réactions (29)

Crédits photo : AP

Des journalistes américains, triés sur le volet, ont pu tester la tablette d'Apple à trois jours de sa sortie aux Etats-Unis. Ils en pointent quelques lacunes, mais sont unanimement convaincus par ses qualités.

L'iPad a réussi sa première épreuve. Jeudi, une petite dizaine de journalistes de médias américains choisis par Apple ont publié, au même moment, leurs tests de la tablette d'Apple. Leurs conclusions sont largement positives. «L'iPad est-il le produit parfait ? Non. Il y a beaucoup de choses qu'il ne sait pas faire. Mais ce qu'il fait, il le fait remarquablement bien», résume Tim Gideon de PC World, qui attribue à cet appareil la note de 4,5/5.
Cinq points ont particulièrement retenu l'attention des testeurs.
 Le design. Dans ce domaine, l'iPad fait l'unanimité. La tablette est plus légère que bon nombre d'ordinateurs portables et son dos en aluminium brossé lui confère une impression de solidité. L'iPad s'utilise à plat sur une table, sur un canapé en le tenant des deux mains ou dans un lit. Une housse, vendue 30 dollars, permet de le maintenir légèrement incliné pour regarder des films. La qualité de l'écran est très appréciée.
 L'autonomie. C'est la bonne surprise de cette première série de tests. Alors qu'Apple annonçait une autonomie de dix heures, les tablettes de Walt Mossberg du Wall Street Journal et David Pogue du New York Times ont tenu environ 12 heures, avec le WiFi activé et de la lecture de vidéos. Comme pour les iPhone et les MacBook, la batterie de la tablette ne peut en revanche pas être remplacée.
 Les performances. L'iPad est rapide, affirment les testeurs, aussi bien lors de l'ouverture d'applications que lors du chargement des pages sur Internet. Apple a atteint ces performances grâce à un processeur conçu pour la première fois en interne. Pour ne pas consommer trop de puissance, il toujours impossible de lancer plusieurs applications tierces en même temps. Pas question, non plus, de lire des vidéos au format Flash sur Internet.
 Le clavier. Ici, les avis se font plus nuancés. Walt Mossberg juge le clavier virtuel plus agréable et précis que ceux des netbooks, ces petits ordinateurs portables peu chers. Pour David Pogue, le clavier se révèle «horrible» lorsque l'iPad est utilisé en position verticale et «tout juste utilisable» à l'horizontale. Edward C. Baig, de USA Today, juge le clavier suffisant pour rédiger des emails et quelques notes, mais pas pour écrire régulièrement des articles. Courageux, le journaliste de PC World a écrit tout son article depuis l'iPad.
 Les fonctions. L'iPad est dépourvu de ports USB et de webcam, regrettent tous les testeurs. Son écran n'est pas au format 16/9e. Le navigateur Safari ne gère pas les onglets. La version de base, avec connexion WiFi, n'a pas de puce GPS. Le son est uniquement mono. Bref, la tablette souffre de choix très francs, «typiques d'Apple», comme le premier iPhone en son temps. Il faut laisser de la place pour une nouvelle version, suggère PC World.


Le verdict



Après la présentation de l'iPad, analystes et spécialistes se demandaient quel serait le positionnement de cette tablette, coincée entre le smartphone et l'ordinateur portable. Les testeurs n'ont plus de doute. L'iPad peut remplacer un portable pour les usages les plus courants, écrit Walt Mossberg. David Pogue, qui a rédigé un test pour débutants et un autre pour experts, trouve le produit plus agréable qu'un ordinateur pour naviguer sur Internet, gérer ses emails et lire des vidéos. Finement, Edward C. Baig de USA Today pense que l'iPad est mieux taillé pour la consommation de contenus que la création, même si l'on peut y travailler, ajoute Tim Gideon de PC World.
L'iPad sortira ce samedi 3 avril aux Etats-Unis, puis à la fin du mois dans une poignée d'autres pays, dont la France.

iPad, la révolution de l'informatique utra-mobile


En dévoilant, mercredi 27 janvier, l'iPad, Apple frappe un grand coup : l'engin, proposé à un tarif ultra-agressif, 499 $ pour le premier modèle, est une déclinaison survitaminée de l'iPod touch, embarquant un écran capacitif LED à dalle IPS (angle de vision de 178°) de 9,7". Avec sa résolution confortable de 1024x768 pixels, l'engin est une sorte d'ordinateur de rêve pour les utilisateurs ultra-mobiles. Au tarif d'un Netbook, Apple va faire très mal sur ce coup là : les Netbook sont le segment le plus dynamique du marché et l'iPad n'est vendu que quelques dizaines de dollars de plus qu'un modèle acceptable.

Niveau autonomie, 10 heures devraient satisfaire la plupart des utilisateurs, sans compter le poids de l'engin : autour de 700 grammes ! Seule inconnue, pour l'heure, la puissance réelle de la puce Apple A4 cadencé à 1 Ghz qu'embarque l'engin. C'est un SoC (System on Chip), qui embarque donc à la fois le processeur central et les puces graphiques et d'entrées/sorties. Une indication d'une puissance tout de même limitée :

iPad, la révolution de linformatique utra mobile

iPad, la révolution de linformatique utra mobile



Caractéristiques techniques


•Moins de 680 grammes en WIFI, et 730 g pour le 3G
•Dimensions : 24x19 cm, pour 13 mm d'épaisseur
•Résolution de l'écran de 9,7" : 1024x768 pixels, ratio 4/3
•Écran glossy traité oléophobique
•Puce Apple A4 cadencé à 1 Ghz
•sortie audio jack, haut parleurs intégrés
•Dock Connector
•Lecture de vidéos en haute définition (720p, comme l'Apple TV)
•Sortie vidéo en résolution standard (480i/p, 576 i/p) via le connecteur dock vers vidéo composite, sortie VGA possible en 1024*768 (avec un adaptateur dock vers VGA)

iPad, la révolution de linformatique utra mobile


Niveau prix : 499 $ pour le modèle 16 Go, 599 $ pour le 32 Go et 699 $ pour les 64 Go WIFI. Avec la 3G, 629 pour le 16, 729 le 32 et 829 pour le 64 Go. La 3G se paye cher ! La disponibilité est annoncée pour fin mars pour les modèles WIFI et fin avril pour les modèles WIFI + 3G.

L'iPhone OS à la sauce XXL


Apple n'a pas donné de détail sur les caractéristiques de l'OS embarqué par l'iPad. Visiblement, il est très voisin de celui de l'iPhone ou de l'iPod touch, mais adapté à un écran plus grand. Et à vrai dire, ça fait une sacrée différence : sur iWork, la démonstration aura été bluffante : saisie des objets, redimensionnement d'un simple geste et positionnement tout aussi aisé. Le tout avec fluidité sans faille.

D'ores et déjà, les applications iPhone et iPod touch fonctionnent, « dans leur immense majorité » sur l'iPad. Mais, avec la nouvelle version 3.2 bêta de son kit de programmation (SDK), Apple intègre un plein support de la chose et promet une adaptation rapide.

iPad, la révolution de linformatique utra mobile



L'informatique mobile


Les tarifs des abonnements chez AT&T 3G sont connus aux USA : 14,99 $ mensuels pour 250 Mo de données, 29,99 $ pour les données illimitées. En France, ils seront connus en juin. Aucun contrat d'engagements n'est requis. Avec son poids plume et son autonomie record, l'iPad sera le compagnon idéal de nombreux utilisateurs mobiles. « Laissez votre ordinateur à la maison », explique Apple. L'iPad est vendu débloqué (ou plutôt non-bloqué), et fonctionnera avec « toutes les cartes microSIM ».

L'iPad n'embarque qu'un port Dock connector. Pas de port USB par exemple. Comment alors décharger vos photos ? Apple fourni d'ores et déjà un adaptateur le permettant. Nul doute que d'autres vont suivre, pour brancher votre iPad sur tous les périphériques imaginables - projecteur, clavier etc.

iPad, la révolution de linformatique utra mobile



Un super lecteur de e-book qui va faire un malheur dans ton cartable


Avec l'iPad, Apple s'engage fermement sur le marché des livres électroniques avec, en prime, la sortie d'un Book Store accessible depuis l'engin. On imagine le plaisir de lecture sur un tel périphérique. À bien y regarder, l'iPad cible d'ailleurs fermement le monde de l'éducation et mériterait bien facilement le titre de cartable électronique dont on nous rebat les oreilles.
iPad, la révolution de linformatique utra-mobile



Vrai ordinateur ou super iPod touch ?


Au final, les caractéristiques alléchantes de l'engin, ajouté à son positionnement tarifaire agressif, laissent présager d'un très grand succès pour l'iPad. À condition, toutefois, que la puissance promise soit bien là. Car c'est bien là l'inconnue de l'équation : quelle sont les capacités réelles de la bête : quid du multi-tâche  ? À priori, il n'en est pas question. Autre grief, l'absence, patente, d'une caméra sur l'engin, une chose incompréhensible. Parmi les rares caractéristiques disponibles, le support de la vidéo donne déjà une indication : la capacité de lecture est donnée pour le H264 en HD720p (comme l'AppleTV).

iPad, la révolution de linformatique utra-mobile


Apple réalise ici un travail d'équilibriste en rajoutant un produit entre deux gammes existantes. d'un côté l'iPhone et l'iPod Touch dont elle récupère les applications et l'interface, de l'autre la famille MacBook (Air ou non). En effet, si les caractéristiques physiques de l'iPad concurrencent le MacBook Air, le placement tarifaire du modèle haut de gamme (64 Go + 3G) l'approche dangereusement du MacBook, bien plus ouvert et puissant.

Rallye de France - Loeb : le scénario catastrophe


L'improbable scénario s'est produit vendredi en Alsace avec l'abandon du héros local Sébastien Loeb (Citroën WRT) dans l'ES3, sur ennui moteur. C'est son coéquipier Sébastien Ogier qui se retrouve aux commandes du Rallye de France.
2011 French Rally Citroen Loeb - 0
Après le rêve, le cauchemar. Couronné dans sa ville natale, Haguenau, à l'arrivée du Rallye de France 2010, Sébastien Loeb (Citroën WRT) a été contraint à un abandon précoce dans l'édition 2011 du Rallye d'Alsace, 11e des 13 manches du championnat du monde, vendredi matin. Auteur du meilleur chrono dans la première épreuve spéciale, battu par son coéquipier Sébastien Ogier dans la suivante, le n°1 mondial a été obligé de ranger sa DS3 sur la bord de la route à 9h39, à cause d'un ennui de moteur dans l'ES3, "Pays d'Ormont 1", longue de 36 kilomètre.
Son équipe n'ayant pu diagnostiquer la panne, le septuple champion du monde en titre ignore s'il pourra repartir samedi en superallye, avec en point de mire un possible meilleur temps dans la spéciale de clôture de l'épreuve, "power stage", dimanche.
Arrivé en leader du Mondial avec 15 points de marge sur le Finlandais Mikko Hirvonen et 25 sur son compatriote et coéquipier Sébastien Ogier, Sébastien pourrait donc perdre les commandes du championnat.
Stéphane VRIGNAUD / Eurosport